C'est dans les premières lueurs de la journée qu'il était temps de photographier une étagère pour illustrer le #52photoproject2016.
Comme pour chaque mot semé dans ce projet, il y aurait tellement de réponses à donner. Alors, choisir une étagère, alors qu'on est déjà jeudi, que le-prochain-thème-est-là, et en immortaliser son contenu. Une étagère pour parler de la photographie, oui, elle est vraiment partout, une étagère de rencontres, de portraits, d'histoires, de belles images, une étagère pour parler de mode, de corps, de spectacle, une étagère pour parler de peinture, pour parler des États-Unis, une étagère gourmande, avec une histoire de sorcière. Une étagère qui remplit les yeux, l'esprit et le cœur. Que l'on ne se lasse pas de regarder et d'apprivoiser. Une étagère pour parler d'amour.

Certains jours, le temps file mais on ne court pas. Le temps file, on savoure. Même si. On prend conscience, on regarde autour. Le réconfort. Le temps file, on savoure. Être là, vivant(e). 

Le végétal, les plantes, les fleurs. C'est quelque chose que j'ai toujours aimé, mais étrangement c'est arrivée dans ma vie aujourd'hui comme une véritable obsession. C'est tout d'abord quelque chose de beau. Photogénique et agréable à l’œil. Qui apaise et illumine une journée.
Comme une étincelle, une respiration.

Alors, quand il a fallu choisir une carte postale sur mon frigo - gardien de celles-ci - et bien j'ai choisi le vert, les fleurs, la nature, avec cette jolie façade. Ce, après m'être rendu compte que mon réfrigérateur n'était pas tellement photogénique, lui. Et comment choisir parmi Bruxelles, Mirepoix, Amsterdam, L'île de Ré, le Népal, L'île d'Oléron, New York, Munich, L'île d'Aix, la Toscane,... ? Tous ces voyages, toutes ces représentations d'une aventure qui va au delà de l'image, toutes ces attentions. Il y a toujours les petits mots griffonnés au dos, parfois classique, "il fait beau, nous avons visité...", parfois moins, une citation, une humeur, une bribe de ce qu'est le voyage. Malgré tous les réseaux sociaux d'aujourd'hui, cette attention-là est si précieuse. Éphémère, intense, inoubliable.

Fermer les yeux. Le mois des amoureux. S'obliger à des jours tranquilles, une tasse de thé et une pâtisserie. Le murmure à l'oreille, un dimanche cotonneux, un mot très doux, la lueur à travers les volets. Le froid s'engouffre. Des mots et des mots. Les mains commencent à se craqueler. Le jardin dans le salon et les heures qui filent. Des fleurs, des fleurs. L'orage du corps. Février, la vie qui bouscule, la vie qui enveloppe. Un moment suspendu.


Source : Pinterest 

Le voyage. On ne sait pas toujours très bien pourquoi. Il y a comme un prétexte au début, et puis on se rend compte que la raison s’étiole petit à petit. On se donne comme des excuses pour partir, pour bouger, pour aller se perdre quelque part. Enfin se perdre c’est un bien grand mot. De là à y parvenir. C’est encore une autre affaire. Souvent, il n'y a pas assez de jours. Le voyage a ce prétexte à remplir les jours. Le prétexte s’effondre. La raison s’étiole. Pas complètement. Il reste des bribes de pourquoi.

Objet. Le nouveau mot du challenge #52photoproject. Avec un tel mot, autant vous dire que cela devient compliqué. Des objets, nous en sommes, pour la plupart d'entre nous, plutôt bien entourés, que l'on soit collectionneurs de bidules, amateurs de babioles, passionnés de décoration ou fous du souvenir. Il n'est pas simple d'arriver à déterminer un seul et unique objet. Et pourtant.

Il finit par y en avoir un qui fait sens : cet objet sans lequel rien ne serait pareil.

J'ai envie de vous parler de mon premier appareil photo argentique. L'appareil argentique de mon grand-père. J'ai commencé gamine par les appareils jetables pendant les vacances ou les voyages scolaires, où je comptais les vues pour être sûre qu'il m'en reste jusqu'à la fin du séjour. J'ai démarré la photographie numérique par un petit appareil, obtenu en cadeau je ne sais comment, de 10 cm de long tout au plus, qui faisait à ce moment là seulement 2 millions de pixels. Aujourd'hui, ça prête à sourire. Puis j'ai eu mon premier vrai numérique, un compact pour démarrer ce qui deviendra une relation fusionnelle avec la photographie. Et puis, il y a eu ce fameux premier appareil photo argentique. Il m'a souvent accompagné, comptant toujours mes vues, mais avec le plein de pellicules dans le sac. En regardant les tirages par la suite, cela m'a toujours raconté plus d'histoires que je n'avais cru en vivre. Je me suis découverte avec lui, grâce à lui. La photographie argentique est magique et c'est grâce à elle que l'image est telle qu'on la voit partout aujourd'hui.
Cette appareil photo n'est pas seulement un souvenir de la naissance d'une passion, c'est aussi l'incarnation de mon grand-père : sa curiosité, son âme créatrice et sa passion des nouvelles technologies. Aussi loin qu'il soit aujourd'hui, cet appareil est encore là pour me parler de lui. 

Les effets de matières. De la matière. Contrer la pluie dehors. Le temps joue de nous, nous embobine, nous interpelle, nous manipule, nous oblige. S'il est question d'un voyage pluvieux, il sera question de sourires aussi. De marcher dans les rues en sautant dans les flaques. Briller, se mélanger. Les yeux se perdront dans tous les reflets. Et il sera peut-être question de se retrouver.

Source : Pinterest 

Le bleu, c'est difficile parfois de le trouver. A travers cette couche de nuages blancs lumineux de février, celle du début de la nuit en été, un bleu foncé. J'ai mis un peu de temps avant de trouver du bleu autour de moi. Le ciel a été ma première pensée réconfortante. Celle du regard matinal, sur un paysage ensoleillé, qui rempli de promesses pour la journée.
En cherchant bien, on finit par trouver. Il y a cette petite veste en jean bleue. Je l'ai attendue, je l'ai souhaité, elle attendait sur ma liste. Et je l'ai trouvé. Cela va faire quelques années que j'ai une obsession certaines pour les vestes. Et celle-ci est venue compléter ma petite collection. Une petite veste qui vous habille en un rien de temps, qui vous donne confiance pour ouvrir la porte et sourire au monde. 

J'ai quand même découvert que ce n'est pas la couleur principale qui m'entoure. A tord peut-être. Ou simplement, sa rareté en fait quelque chose de plus important quand elle apparaît. Il y a bien ce vélo qui vit sur le balcon. Il est bleu. Et il était à ma grand-mère. Je pourrai plus parler de ma grand-mère que de ce vélo. Et puis, je me suis rendue compte que cette serviette de toilette bleue dans la salle de bain, avec mon prénom inscrit dessus, et bien c'était ma grand-mère aussi. Ce cadeau d'il y a maintenant bientôt 20 ans... Ce cadeau qui reste. Indestructible. Qui enveloppe mes cheveux comme il entourait mon corps petite. On pose un regard d'enfant qui se dit que c'est sympa, mais qui ne voit pas encore l'intérêt de ce cadeau. Et pourtant. Un objet qui traverse le temps. Et qui prend tout son sens. Indestructible. Intense.